Mélanie Dugas
Spectatrice, chargée d'études biodiversité et « totale addict » du festival depuis 6 ans (2014-2021).
En cette veille des 30 ans du festival, je souhaite vous partager un "petit" texte que j'ai écrit à l'issue de l'édition 2020, après 3 jours merveilleux de festival, toujours aussi qualitatif. Ce texte aurait pu rester dans l'ombre de mon disque dur, mais l'âme de ce festival est dans le partage... alors je prends mon courage à deux mains pour lui faire honneur à ma manière. Je vous offre donc ce texte, comme un présent que je vous laisse apprécier - ou non - à votre guise !
Je suis une fille ordinaire. Avec des rêves plein la tête et des envies constantes de voyages et de découvertes. Mais je ne suis pas issue d’une famille d’explorateurs, ni une scientifique hors pair, ou une photographe talentueuse, encore moins une sportive de haut niveau… Je ne suis rien de tout ça, juste une citoyenne ordinaire qui aime vivre, rêver et s’émerveiller. Alors, chaque année, je m’abreuve des aventures des autres, que ce festival, auquel je suis attachée – et assidue ! -, met à ma portée. Il revêt pour moi un caractère un peu magique, avec cette atmosphère si particulière qui y règne, cette énergie positive qui flotte dans l’air, et ces grands aventuriers que l’on peut approcher de si près... Et qui pourtant me paraissent toujours un peu inaccessibles. Il y a chez eux comme une dimension en plus, un je-ne-sais-quoi qui les transcende. Ils ont une facilité à vivre leurs rêves et surmonter les obstacles, comme si la réalité du quotidien, qui nous attrape si facilement, nous, anonymes parmi le public, ne les atteignait pas, eux les aventuriers qui savent se mettre en scène de façon si humble. Je les admire et les côtoie depuis 6 ans, et pourtant je n’ai jamais osé prendre le micro pour poser des questions qui parfois me brûlaient les lèvres. J’ai affronté ma timidité à quelques reprises pour obtenir quelques dédicaces, quand même. J’en suis presque fière, c’est dire s’il m’en faut peu !
Je me sens si petite et insignifiante par rapport à ces hommes et ces femmes qui vivent d’exploits et d’expériences fortes, voire extrêmes. Comment font-ils ? Pour moi, la simple idée de prendre le micro et poser une question sans bafouiller m’apparaît déjà insurmontable. Alors de là à m’imaginer vivre une aventure comme celles devant lesquelles je m’émerveille chaque année, il y a du chemin… Et pourtant, chaque année, ce désir me prend aux tripes. Chaque année, une petite voix dans ma tête chuchote « moi aussi, j’aimerais vivre une grande aventure un jour, une qui transcende mon existence, me fasse vibrer comme eux ». Car même si le quotidien est confortable et agréable, l’aventure, elle, est exaltante et enrichissante. Mais nous n’avons pas tous cette facilité d’accès à l’aventure. Ce quotidien nous attrape si facilement qu’il paraît difficile de s’en extirper pour accéder à ce bonheur vibrant de l’Aventure.
Et pourtant, si j’ai retenu une chose des discours des aventuriers du festival, c’est que l’aventure est accessible à tous. Il suffit d’avoir une Idée, avec un grand « I ». Celle qui va germer dans notre esprit, s’y accrocher comme une moule à son rocher, et petit à petit se concrétiser, jusqu’à nous amener à trouver les solutions pour surmonter les obstacles, petits et grands, et à trouver le courage de la réaliser.
En réalité, je suis persuadée que nous vivons tous des aventures dans notre vie. Elles ne sont pas de même nature d’une vie à l’autre bien sûr, mais peut-être que la grosse différence est dans la reconnaissance qu’on leur accorde. Et si l’aventure se cachait en fait dans le quotidien ? Alors il suffirait d’ouvrir notre regard et notre conscience pour la voir et lui donner le statut qu’elle mérite. Et si c’était là une clé du bonheur ? Savoir reconnaître que ce que nous vivons a une valeur et que nous accomplissons, nous aussi, de belles choses. Et qu’il suffit de leur faire honneur en leur accordant toute la valeur qu’elles méritent, celle de nous avoir emplis de bonheur, même pendant un court instant.
Quand j’y réfléchis, moi aussi j’en ai vécu des aventures dans ma vie. Mais je crois bien que je ne les ai jamais reconnues comme telles, car je les ai toujours considérées comme des expériences très personnelles, qui n’intéresseraient sûrement personne d’autre que moi. Et puis je n’avais aucune idée de la façon de les raconter, de toutes façons. Un jour peut-être, je réussirai à mettre en récit ces expériences vécues, qui m’ont marquée et m’ont apporté leur lot de joies mais aussi de moments difficiles, pour les partager à d’autres. Et si j’y arrive, un jour peut-être, ce Festival y aura largement contribué, par cet enthousiasme et cette beauté du partage qu’il porte depuis 30 ans. Ce Festival auquel je rends hommage aujourd’hui, et à travers lui aux aventuriers, mais aussi aux gens ordinaires qui, comme moi peut-être, rêvent d’être, un jour, des aventuriers et passer de l’autre côté du miroir.
Alors, merci. Merci pour ce que vous nous faites vivre à travers les Écrans.